Contes et légendes de la forêt de Brocéliande

Brocéliande, Conte et Légendes

Sixième volume d’une série qui s’étoffe peu à peu… C’est aujourd’hui devenu un rendez-vous annuel, avec Loïc Tréhin nous proposons notre modeste recueil de contes. Cette fois nous vous amenons à Brocéliande, forêt mythique d’où les légendes naissent sans discontinuer depuis mille ans.

Un livre pour tout le monde

Comme toute la série, Brocéliande, Contes et Légendes se veut une lecture tout public. Nous nous adressons aux plus jeunes (dès 10 ans), mais également aux adultes. Elle vise à assurer un panorama général sur l’imaginaire lié à la forêt de Brocéliande avec des textes qui reprennent les grands classiques du genre (le Val sans retour, les amours de Viviane et Merlin…), mais aussi à surprendre l’amateur en proposant des récits moins connus (les lévriers de Saraïde, l’emborné…). Et comme dans les précédents opus, on rit, on pleure, on tremble : toutes les émotions sont au rendez-vous. Plus encore que dans nos autres recueils, Brocéliande, Contes et Légendes alterne les récits profonds qui appellent à la méditation, à la réflexion, avec de vraies fantaisies qui ne cherchent qu’à divertir.

 

Le pays des légendes, le vrai !
Les illustrations sont de Loïc Tréhin, encore du beau boulot !

Au croisement de deux mondes

La particularité unique de Brocéliande (et la principale raison qui nous a poussé Loïc et moi à nous y intéresser) est qu’ici naissent des légendes depuis des siècles, depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours.

Brocéliande est la forêt mythique de l’univers le plus florissant de l’imaginaire occidental : la geste arthurienne. Sous ses arbres, Viviane nait, Lancelot grandit, Gauvain accomplit ses exploits,  Merlin meurt. Mais le pays de Paimpont (qu’on identifie le plus souvent à Brocéliande) est aussi un haut lieu de l’oralité et du merveilleux. Là, des conteurs vivent, travaillent, racontent, inventent, transforment. Là, de jeunes oreilles et de vieilles esgourdes écoutent, rient, s’extasient, rêvent.

Le fleuve littéraire, noble et vénérable, rejoint le ru populaire, modeste et simple. La geste épique côtoie l’historiette comique, le mythe philosophique danse la gavotte en compagnie de la fable irrévérencieuse.

Se promener sur les chemins de Brocéliande revient à partir à la rencontre de la chevaleresque figure de Lancelot comme de la mine grimaçante du korrigan. Une magie est à l’œuvre, c’est moi qui vous le dit.

Deux en un

Deux recueils en un seul ! D’abord six récits chevaleresques qui retracent chronologiquement (mais qu’il est tout à fait possible de lire de manière indépendante) les épisodes arthuriens qui se déroulent à Brocéliande. Tout commence dès l’antiquité, avec l’histoire de Diane, terrible déesse chasseresse, éprise des forêts et des beaux jeunes gens pour s’achever au crépuscule du Moyen-Âge par la chronique des amours de Sidoine & Ponthus, dernier (et méconnu) roman médiéval.

Ensuite viennent six contes de tradition orale, la plupart collectés à la fin du XIXème siècle, mais le plus récent d’entre eux (le manoir mauve) n’a qu’une cinquantaine d’années. Ici la veine est plus humoristique, elle parle des petites gens, des paysans, des forestiers, des jeunesses naïves et impressionnables. Si certains proposent une morale, d’autres ne sont que des amusements.

Parmi eux, une fois n’est pas coutume, j’ai mon préféré : Le Taureau Bleu. Une histoire simple et tragique qui évoque la faiblesse des marmots face à la brutalité des adultes… mais aussi toute la force que possède l’enfant, dissimulée à ses yeux comme à ceux de son bourreau. J’espère que celui-là, plus que tout autre, vous émouvra…

Perdez-vous sur les sentiers de Brocéliande en cliquant sur la photo...

Ankou, interview exclusive !

En direct de chez l’Ankou

Malaimé, déconsidéré, ostracisé diront certains, l’Ankou n’a pas la côte. Pourtant, à l’occasion de la sortie de « Nouveaux Contes traditionnels de Bretagne », c’est en toute décontraction que ce personnage de légende nous a reçu chez lui. Loin des clichés, il nous présente son quotidien, ses failles et son combat pour une mort plus éco-responsable. Militant l’Ankou ? Il n’aime pas le mot et préfère se dire « concerné par l’avenir de la planète ».

Un monsieur-tout-le-monde

Notre Journal : Alors, nous voici dans l’antre de l’Ankou. Beaucoup fantasment sur votre « chez vous » et pourtant ici, tout est normal, ou presque !

L’Ankou : Oui, on pense souvent que je vis dans une grotte ou dans une maison en ruine, mais j’apprécie mon petit confort. Les journées sont longues, je travaille souvent de nuit, même en hiver et retrouver mon poêle à granules en revenant à la maison, c’est un luxe dont je ne me priverais pour rien au monde.

La biographie officielle de l'Ankou

Notre journal : Chacun comprend que vous jouez la carte da la proximité, mais les mauvaises langues disent y voir un plan de com savamment orchestré ? Votre demeure est certes celle de monsieur-tout-le-monde, pourtant quand on jette un œil au garage, on peut y voir votre charrette et votre cheval ?

L’Ankou : Il y aura toujours des gens pour dire du mal, mais dans un monde surpeuplé comme le nôtre, heureusement que je suis là ! Pour ce qui est de Poopy, il fait partie des indispensables de la profession. Il a été envisagé de remplacer le chariot par une ambulance ou un corbillard, mais les gens sont attachés aux traditions quoiqu’ils en disent (et à mon sujet, ils en disent !), alors Poopy est resté.

Tout sur Poopy, le cheval de la mort

Notre Journal : Pourtant les protecteurs des animaux trouvent à redire sur la manière dont vous traitez votre cheval, Poopy. On parle de sous-nutrition, de journées harassantes et même d’agressions !

L’Ankou : Oui, il y a des incidents parfois. Certains clients se rebiffent, cela arrive de plus en plus souvent et une ou deux fois quelqu’un a voulu s’en prendre à Poopy. C’est malheureux, mais que voulez-vous ! Je condamne ces comportements inappropriés et demande avant tout à faire mon métier. Les gens devraient faire preuve de plus de civisme. Comme je dis toujours : « mourir, c’est aussi sourire ». En tout cas, j’adore Poopy, il m’accompagne depuis des siècles maintenant, je prends vraiment soin de lui. Je sais qu’il a l’air famélique et en mauvaise santé, mais c’est pour l’atmosphère et le decorum. Toutes ces histoires de mauvais traitements sont très exagérées.

Un homme qui vit ses passions

Notre Journal : Vous n’avez pas beaucoup de temps libre, on s’en doute, mais quels sont vos hobbies dans la vraie vie ?

L’Ankou : J’étais mordu des échecs ! Je jouais dès que j’avais une minute, y compris avec des clients. Mais je suis comme tout le monde, depuis que j’ai un abonnement Netflix, je passe ma vie devant des séries. Je suis accroc ! J’aime beaucoup les comédies comme Walking Dead, des trucs positifs qui vous mettent de bonne humeur. Quand on voit le monde dans lequel on vit : on ne vous parle que d’espérance de vie, de vaccins, d’humain augmenté ! Il faut bien se remonter le moral.

 

 

Du fun avant tout !

L'Ankou en plein travail, Poopy est visible à l'arrière-plan

Notre Journal : nos lecteurs l’ignorent sans doute, mais vous militez pour une mort éco-responsable.

L’Ankou : Oui, c’est mon combat. Mais je ne suis pas un militant, non. Moi, je suis pour la prise de conscience, pas pour la prise de tête. L’avenir du monde et de l’humanité me concerne, mais je ne veux pas plomber les gens en leur parlant nappes phréatiques et cercueil en carton. Non, la mort c’est fun ! Voilà mon véritable message : la mort, c’est fun !

Merci à vous, j’espère que les gens auront appris à mieux vous connaître. Je vois que les affaires reprennent, vous vous saisissez de votre faux. Un client peut-être ? Pourquoi est-ce que vous me regardez comme ça ? Monsieur l’Ankou, monsieur ? Non, mais vous n’êtes pas sérieux, laissez-moi tranqui….